Voir la mer noire !
Comme après le cap nord, il est difficile d’aller plus au nord, je dirige maintenant mes envies de voyage vers l’est et les pays nouvellement rattachés à la communauté européenne.
Premier objectif pour 2011 : voir si la mer noire est vraiment noire !
Comme tous les voyages de cette envergure, une des principales difficultés est de trouver des accompagnateurs motivés.
Deux autres motards de Voyage-Moto m’accompagnent, Laurent et Joan.
Une annonce sur le repaire des motards nous permettra de rencontrer une quatrième téméraire, Fabienne, de Rouen.
Comme d’habitude, ce voyage ne prends que des petites routes, les étapes font plus ou moins 450 kms et l’itinéraire comporte le plus de cols possibles.
1ère étape : Hagenau
Ceci est une simple liaison nous permettant de gagner un jour, c’est donc vers 16 que nous partons de la pompe à essence d’Eghezé après avoir étés salués par Klaus qui est venu nous saluer une dernière fois. Comme vous pouvez le constater sur la photo, l’adaptation des bagages a été parfois laborieuse pour certain….Il faut dire que quand on voyage en trottinette…….
C’est sans problèmes que nous arrivons 4 H plus tard à Hagenau où nous rejoints Fabienne. La seule émotion sera un déploiement soudain de policiers à un péage, mais ouf, ce n’est pas pour nous !!!
Le restaurant de l’hôtel est fermé et nous commencerons ce voyage par une pizzeria à Hagenau que je vous recommande, non pour la qualité des plats, mais pour l’esthétique mammaire des serveuses dont nous rêvons encore !!! La tranquillité du village nous permettra, je pense de bien dormir, il n’y a absolument personne :
Nous commençons la matinée par la traversée du Rhin pour rentrer en Allemagne. A partir d’ici, je suis tranquille, mes camarades ne peuvent plus se passer de moi, ils ne comprennent rien à l allemand. Après un dernier regard sur les canards qui ne nous ont pas accompagnés, nous dévalons la Forêt noire par la Hochwaldstrasse qui passe par toutes les hauteurs. Une fois de plus, la qualité des routes, la propreté générale et surtout la qualité de la bière nous impressionnent.
Cet avec plaisir que nous constatons que Fabienne est autonome et arrive à assurer un bon rythme. Il est effectivement toujours délicat de partir avec quelqu’un que l’on ne connait pas, mais elle a toutes les qualités, elle paye des verres et elle boit même de la bière !
La route sera sillonnée de nombreux châteaux dont le plus impressionnant est celui de Sigmaringen. C’est là qu’ont été enfermés les prisonniers importants durant la deuxième guerre. Il y avait de quoi mettre du monde….
Ce château marque l’entrée en Bavière. Ici la route est beaucoup plus rapide et c’est vers 16 h que nous rentrons en Autriche où nous franchissons notre premier col, l’Albert Pass. Hélas, comme souvent lors de ce voyage, c’est dans la pluie et le brouillard que nous le franchissons pour arriver à Landeck.
Pas de problèmes particuliers au cours de cette journée et une bonne « schnitzel » nous réconcilie avec la vie.
Nous nous couchons tous tôt sauf Laurent qui entame une visite de « Landeck by night » dont il ne veut toujours rien nous raconter !
C’est ici également qu’il entame la rédaction de ses mémoires par SMS qui lui prendra une grande partie des nuits du voyage, mais nous n’en saurons pas plus…….
3ème étape : Moggio
Aujourd’hui, des cols, des cols et encore des cols, il va falloir gazer !!!
Nous commençons par le « Timmeljosch », pour moi un des plus beaux cols des Alpes. Malheureusement, à mi-hauteur, nous rentrons dans le brouillard et c’est en suivant les feux antibrouillard des voiture que nous passerons le tunnel de faîte. Voici néanmoins une vue d’avant le brouillard, c’est haut, 2800 m !
Nous prenons ensemble un café à Vitipeno et nous arrivons dans les Dolomites.
Le temps s’est remis, il fait sec, mais cette région est beaucoup plus fréquentée par les touristes et les routes sont très encombrées.
C’est ici que nous serons pris pour cible par un Ducatiste qui n’hésitera pas à abandonner sa compagne pour essayer de nous mettre une caisse. Fabienne, qui avait pris un peu d’avance, n’en revient toujours pas de nous avoir vus la dépasser !
Après Cortina d’Ampezo,l a montagne est ici beaucoup plus découpée, il fait beau et nous pouvons profiter de quelques heures de soleil pour traverser toutes les Dolomites.
Ici les sommets s’appellent des « Stella » Ca donne soif et nous ne pourrons nous empêcher de goûter. une bière italienne : la Stella Maris .Pas mauvais !
Comme chaque jour, le temps se couvre vers 16H et c’est sous la pluie que nous finirons l’étape qui nous mène à Moggio d’Udinese. En plus, en arrivant à Tarvisio, je me trompe de chemin, et nous voilà parti, Joan et moi, pour un détour de 60 Kms par autoroute sous la pluie battante.
Un grand moment quand même, le passage à côté de la barrière de péage sans payer avec sirènes et photos .On n’en peut rien s’il n’y avait personne !!!
Ce petit hôtel familial est à recommander, nous y mangerons une cuisine traditionnelle très typique de l’endroit. Il va pleuvoir toute la nuit, pourvu que cela s’arrête demain !
4ème étape :Becsehely
Au réveil, il pleut toujours malgré nos incantations de la veille. Le sacrifice de nombreuses bouteilles de vin n’a pas suffit à satisfaire le dieu Météo et s’est encore sous la pluie que nous poursuivons notre route.
Nous passons aujourd’hui de nombreuses frontières pour traverser successivement la Slovénie, l’Autriche, retour en Slovénie et finalement la Hongrie.
Nous ne verrons aucune différence entre la Slovénie et l’Autriche, ce pays s’est en effet rapidement « occidentalisé ». Les prix y sont même plus cher qu’en Autriche !.
Le col de Vrcic, en dehors de son nom imprononçable, a aussi comme particularité que toutes les épingles à cheveux sont encore pavées avec leurs pavés d’origine. Sous la pluie, c’est particulièrement glissant et nous nous arrêterons au sommet pour attendre Fabienne.
Finalement, nous la verrons assez vite émerger du brouillard, elle ne traîne finalement pas tant que ça !
Nous remontons assez rapidement vers l’Autriche, et comme souvent en montagne, les nuages n’ont pas réussi à passer au dessus des sommets. Nous trouvons pour le repas de midi une splendide auberge, avec une splendide serveuse sur le bord d’un splendide lac. La journée s’annonce bien.
Je vous montre le lac, contactez Laurent pour les photos de la serveuse……
L’entrée en Hongrie est marquée par l’apparition de nombreuses églises peintes toutes plus jolies les unes que les autres.
Ce pays a fait partie de l’empire Austro-Hongrois on voit à la richesse des bâtiments que le communisme n’a été ici qu’une parenthèse de quelques années. Les hongrois n’y ont d’ailleurs jamais cru et ont été les premiers dont la révolte a été réprimée en 1956.
Comme presque toujours, je me retrouve avec Joan alors que Fabienne et Laurent font bande à part….
Un splendide hôtel, niché dans une réserve naturelle, nous attend et il attendra Laurent longtemps, aujourd’hui, il arrivera 2 heures plus tard.
Comme toutes les Triumph, il a des problèmes avec son contacteur d’embrayage. Un petit coup de pince, un pontage et ça repart.
Comme il ne me croit pas, j’irai le faire moi-même après l’avoir regardé marner pendant une demi-heure.
5ème étape : Timisoara
Alors là, aujourd’hui, surprise, il fait chaud !!! Presque 25° déjà le matin et la température va monter jusqu’à 34° l’après-midi. C’est cela, le climat continental !
Le passage par cette partie de la Hongrie ne nous laissera pas un souvenir impérissable, c’est plat, les routes sont droites et seules les traversées des villes ou la vision d’un château ou l’autre permettent de s’extasier.
Nous constaterons, aussi, lors de nos arrêts, que le hongrois est une langue totalement incompréhensible qui ne ressemble à rien de connu. On n’arrive même pas à commander une bière lors d’un arrêt sans montrer les bouteilles du doigt, ici on paye en Forint et en Filer, on ne sait même pas ce que ça vaut ! ….. Vive l’euro…..
Il n’y a pas grand-chose à dire sur cette étape utilitaire qui nous mènera en Roumanie à Timisoara. Cette ville est connue pour le faux massacre médiatique qui a permis la chute du dictateur Ceoucescu grâce à l’indignation mondiale suscitée. Pour une fois l’hôtel est centre ville et, quand nous demandons où placer les motos, ils nous disent simplement « dans le couloir ». Nous pouvons mesurer la décrépitude de la ville en longeant, à pied, la rivière qui traverse la ville quand soudain nous tombons sur le bar branché de l’endroit. C’est manifestement « the place to be » de Timisoara et les élégantes défilent (les élégants aussi, mais cela ne concerne que Fabienne).
6ème étape : Ranca
Contrairement à celle de la veille, cette étape va être une des plus mouvementée du voyage.
Dès le début, Joan et moi nous trompons de chemin et nous perdons directement Laurent et Fabienne.
A la première pause, quelle n’est pas notre surprise d’entendre arriver une trottinette de course en surrégime, c’est Laurent qui dévale une ligne droite à une vitesse que la décence m’empêche de mentionner dans ce compte-rendu. Il nous dit être à la poursuite de Fabienne que nous ne verrons d’ailleurs plus de la journée.
C’est tout les trois ensembles que nous essayons de la rattraper quand au détour d’un virage à gauche au sommet d’une côte, sur une route parfaite, soudain, une grande plaque de gravier…..
Je vise la bande des pneus et, malgré un dérapage de la roue arrière, je passe quand même. Joan, lui, n’aura pas cette chance et se prend un billet de par terre. Heureusement il n’a pas trop de dégâts et en est quitte pour des griffes et des courbatures. Laurent, qui se traine comme toujours, aura lui tout le temps de freiner pour ramasser les morceaux…..
Ce petit accident va nous servir de leçon. Dans le sud de la Roumanie, la plupart des routes sont en bon état, souvent fraichement refaites mais, inexplicablement, très fréquemment interrompues par des saignées en gravier ou par des différences de niveau entre deux tronçons fraichement asphaltés. Un peu comme si on n’avait pas payé le dernier mètres aux entrepreneurs.
Nous pensons être au bout de nos peines quand, à 10 kms de Ranca, le ciel s’assombrit soudainement.
Comme nous sommes tout près, nous décidons, Joan et moi, de vite rejoindre l’hôtel sans mettre les combis de pluie. Bien nous en pris car nous étions rentrés sans le savoir au cœur d’une tempête. Je réussirai à rejoindre l’hôtel, complètement trempé mais intact. Joan, lui, à 100 m de l’hôtel, est renversé à l’arrêt par une bourrasque. De là où je m’abrite, je vois sa moto par terre, mais pas lui. Il a pu se mettre à l’abri. Laurent, quelques kilomètres derrière nous, n’aura d’autre choix que de s’accrocher à la poignée d’une camionnette à l’arrêt et d’attendre que ça passe. Bien rincé, le gamin, mais pas de dégâts ! Fabienne, elle, arrivera 3 heures plus tard. Elle s’est abritée durant la tempête mais a été retardée par la suite par les nombreux arbres tombés sur la route. Elle est bien trempée, elle aussi, mais enfin, on est tous intacts.Finalement, on trouve ça très drôle…
7ème étape : Manastirea
Ce soir, nous logerons chez le père de Laurent. Il vit en Roumanie non loin de Bucarest et s’est remarié là bas. Impatient d’y être, Laurent, qui ne dort de toute façon jamais, décide de partir pour une étape de nuit à 3 heures trente du matin ! Nous, qui partons à 8 heures trente, n’arriverons que 2 heures après lui. Il faut dire qu’il ne sait pas ce qui l’attend. Le ciel s’est dégagé, il fait beau. Le même endroit au matin :
Nous sommes ici dans les montagnes de Transnystrie. L’infrastructure touristique se développe à la vitesse grand V. On construit des hôtels, des chalets, des remonte-pentes, il y a des grues partout ! Il faut dire que les paysages sont magnifiques et qu’ici, en hiver, la neige est garantie.
C’est après le col de Ranca que nous rencontrons notre première route « Roumaine »Une trentaine de kilomètres de route en terre, pleine de trous, on dirait un champ de mine…..Au début, on essaye de les éviter tous, mais très vite, on se rend compte que ce n’est pas possible. Alors, pourquoi pas les survoler ? En roulant vers les 60 Km/H, nous découvrons qu’on ne prend plus tant de chocs que çà, mais il faut reconnaître que quand on en prend un, on le prend bien ! Pauvres motos, elles ont beau ressembler à des trails, on est loin du compte sur ce genre de route. Qu’est ce que Laurent a du déguster, de nuit, sur sa Street…..Une heure pour 30 kilomètres, il va être temps de prendre un café.
Les villages sont très beaux, avec beaucoup de maisons en bois peintes de couleurs chatoyantes. Tout le monde est très curieux de voir des motos par ici. Le roumain étant une langue latine, Joan, qui parle un peu italien, arrive à nous faire comprendre. Je savais bien qu’il fallait le prendre avec nous !
Grâce aux recherches de Joan, nous ne manquons pas d’emprunter la Transnystrienne (route n° A7). Alors, là, on dirait une route construite uniquement pour le plaisir de rouler à moto ! 70 Kms de cols au macadam parfait, pas un village, même pas une habitation, une route qui ne sert apparemment à rien d’autre qu’à ce faire plaisir. A recommander !!! Gaaaazzzzzz, on est en retard !
Notre arrivée dans le village du père de Laurent est l’évènement de l’année. Tous les enfants viennent voir les motos et faire un tour du bloc dessus. Toute la famille est présente, le festin est prêt le vin et la « Twica » sont de sortie, nous passerons une très bonne soirée, merci encore.
8ème étape : la mer noire
Aujourd’hui, ça y est, on y sera. Laurent reste avec son père ce matin, il nous rejoindra ce soir. Nous descendons d’abord vers le frontière bulgare, histoire d’ajouter un pays de plus à notre palmarès. Nous arrivons dans la plaine et la région devient très agricole. Comme l’essence est ici très chère pour un salaire moyen (350 euros par mois), beaucoup utilisent encore des chevaux et nous dépassons de nombreuses charettes et parfois aussi, une vieille Dacia roumaine, chargée à raz bord de bottes de foin . Ils arrivent à transporter six bottes de foin dans une Dacia !
Nous traversons un affluent du Danube en compagnie de quelques motards serbes sur un bac dont la motorisation laisse rêveur. Eux aussi vont en Roumanie mais pas au même endroit que nous. Ils roulent tous en vieilles motos d’il y a dix ans et je crois que nous leur faisons un peu envie. Nous ne restons que 10 kms en Bulgarie, sur une route neutralisée. Il ne faut montrer ni passeport ni papiers et remontons très vite en Roumanie vers la mer noire que nous rejoignons à Constanza. Le bord de mer est très industrialisé, ce n’est pas très beau, aussi nous contenterons nous, pour l’instant de voir la mer de loin !
Nous traversons rapidement la grande plaine alluviale du Danube. Ici, c’est tout plat, avec du blé à perte de vue. Les champs ne sont pas morcelés et, quand ils démarrent leurs tracteurs, ce doit être pour 100 kilomètres…
Partout la terre est à vendre. Les panneaux « 1 hectare/100 euros » se succèdent. De nombreux agriculteurs bretons et hollandais sont déjà ici et achètent tout ce qu’ils peuvent ! Il faut dire qu’avec des ouvriers agricoles à 2 euros de l’heure et des terres aussi fertiles, il y a de quoi devenir vite riche. Les roumains croient faire une bonne affaire en vendant leurs terres mais, en réalité, ils se font déposséder de leurs richesses. Vive l’Europe….
Après une centaine de kilomètres de ligne droite, nous y sommes enfin, le delta du Danube ! Il ne fait pas très beau mais ce sera mieux demain…….
Jour de repos :le delta du Danube
Voici ce qu’en dit Wikipédia :
Le Danube est le deuxième plus long fleuve d’Europe (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et le Breg, se rencontrent à Donaueschingen. C’est à partir de cet endroit que le fleuve d’eau prend le nom de Danube. La source officielle du Danube est le Breg et la Brigach est donc le premier affluent important du Breg, nommé Danube dès cette confluence.
Le Danube mesure 2 875 km à partir de Donaueschingen et 3 019 km à partir de sa source. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale : Vienne, Bratislava, Budapest et Belgrade. Il se jette dans la mer Noire par un delta qui sépare la Roumanie et l’Ukraine, delta inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le Danube est depuis des siècles une importante voie fluviale. Connu dans l’Antiquité comme frontière septentrionale de l’Empire romain, le fleuve traverse ou longe dix pays : l’Allemagne (7,5 %), l’Autriche (10,3 %), la Slovaquie (5,8 %), la Hongrie (11,7 %), la Croatie (4,5 %), la Serbie, la Bulgarie (5,2 %), la Roumanie (28,9 %), la Moldavie (1,7 %) et l’Ukraine (3,8 %).
Son bassin versant s’étend sur neuf autres pays : l’Italie (0,15 %), la Pologne (0,09 %), la Suisse (0,32 %), la République tchèque (2,6 %), la Slovénie (2,2 %), la Bosnie-Herzégovine (4,8 %), le Monténégro, la République de Macédoine et l’Albanie (0,03 %).
En pratique, de notre hôtel, nous voyons passer les bateaux de croisière fluviale qui remontent le Danube. Le delta du Danube est aussi grand que le Belgique et interdit à la circulation automobile. Il y a quelques hôtels répartis sur des iles auxquelles on n’accède qu’en bateau. La région pourrait être très touristique mais il n’y encore pratiquement personne.
Nous louons deux bateaux en compagnie d’un couple suisse qui voyage en vieux mobile-home. Ils sont partis de Suisse il y a trois mois et ils visitent tous les pays de l’est. Nous sommes également accompagnés par le père de Laurent et son épouse qui nous ont rejoints hier soir .
Ici, pour louer un bateau, on paye d’abord, ce qui permet au batelier d’aller acheter deux litres d’essence…..Cette essence est souvent coupée d’eau et nos moteurs tomberont deux fois en panne. Il faut également nettoyer fréquemment les hélices qui s’emmêlent dans les algues.
Nous nous promenons trois heures dans le delta dont voici quelques photos plus parlantes qu’un long discours :
9ème étape : Odorheiu Secuiesc
Déjà le retour ! Tiens, il pleut !
Nous longeons la Moldavie pour remonter par le nord de la Roumanie. Nous sommes ici dans une région beaucoup plus pauvre. Cela se remarque au niveau des routes et des nombreuses charrettes. Néanmoins, les paysages sont toujours aussi beaux et le voyage intéressant. Ici, on rentre peu à peu dans le 19ème siècle et dans un mode de vie auquel nous ne sommes plus du tout habitué. Nous tomberons sur un mariage au détour d’un virage, pas question d’interrompre la fête, autant la prendre en photo !
Finalement ils nous laisseront passer après nous avoir proposé à boire, ce que, bien sur, nous avons refusé….
Nous passons encore un bac, cette fois avec des motards roumains qui reviennent de Grèce, ils sont presque chez eux. Compte tenu du niveau de vie, les motards sont plutôt rares en Roumanie. Ici c’est vraiment un luxe !
Nous aurons la grande joie de pouvoir faire des grands signes à Laurent qui a raté le bac. Ah quel bonheur !
C’est ici que nous emprunterons notre pire route roumaine, ce n’est plus une route, c’est une mare de boue ! 25 kilomètres de descente de col à 10 km/h. Au milieu de la descente, nous récupérons Fabienne qui, là, en a vraiment marre ! Elle est bien contente de nous voir et c’est ensemble que nous terminerons la descente une fois qu’elle sera convaincue qu’il vaut mieux mettre les pieds sur les repose-pieds et déraper un peu que d’essayer, les pieds par terre, d’éviter la chute qui ne manquera pas de se produire.
Nous arrivons à Odorheiu Secuiesc et je ne résiste pas à photographier quelques exemples de construction roumaines. Il faut oublier ses références, ici rien n’est droit ni horizontal et je pense qu’ils ne doivent pas être très forts en coordination de chantier…..
10ème étape : Debrecen
Nous quittons aujourd’hui la Roumanie. C’est un pays magnifique. Je ne peux que vous conseiller de vous y rendre en masse ; Pour rouler à moto, c’est un endroit parfait et nettement moins conventionnel que les Alpes ou les Pyrénées. On n’y rencontre pour l’instant aucun motard mais l’infrastructure hôtelière est très correcte et les prix sont vraiment bon marché. Nous avons été accueillis partout avec gentillesse et n’avons senti nulle part l’insécurité supposée des anciens pays de l’Est.
Mais avant de quitter le pays, il nous faut d’abord traverser la région la plus pauvre du pays, celle qui longe au nord les frontières russe et hongroise.
Ici les routes sont de nouveau des vrais champs de mine, la vie se passe au milieu des rues, les charrettes sont partout et les cochons circulent au milieu des villages. Les quelques routes goudronnées que les camions utilisent sont jalonnées par de jeunes prostituées qui n’ont même pas l’air d’avoir 15 ans.
Debrecen est la deuxième plus grande ville de Hongrie, nous logerons dans le campus universitaire où les « kots » sont loués aux touristes pendant les vacances. Nous retombons vite dans le monde occidental, il y a des voitures partout, le centre ville est piétonnier et il y a de nombreux restaurants avec des cartes en anglais. On va de nouveau comprendre ce qu’on mange ! Il y a dans cette région une communauté germanophone de presque 2 million d’habitants et cela se sent dans l’organisation et l’architecture.
11ème étape :Nove Zamky
Nous entrons en Slovaquie après une centaine de kilomètres de ligne droite plein nord. Comme dit précédemment, la Hongrie est un pays plat et il n’y a pas moyen de faire autrement.
Heureusement, très vite, nous rejoignons les montagnes slovaques. Les routes sont ici en très bon état, on paye de nouveau en euros et nous retrouvons les églises peintes qui parsèment la route.
Nous ne restons pas longtemps dans ce pays qui n’est pas très grand et nous rentrons en Tchéquie. Arrivé à l’hôtel, Laurent commence à regarder son pneu arrière avec inquiétude et, il n’a plus non plus de plaquettes de frein. Il faut dire que, contrairement à Joan et moi, il n’était pas parti avec du matériel neuf. Nous serons les seuls clients d’un hôtel fraichement rénové, ici aussi, on se prépare au développement économique espéré !
12ème étape :Altenmarkt
Nous nous arrêtons pour prendre un verre dès notre entrée en Autriche. Le pneu de Laurent est complètement rincé mais il y a un Louis à Vienne qui n’est qu’à 100 kilomètres. Comme je me débrouille en allemand, Je réserve un pneu et des plaquettes pour Laurent qui nous quitte à ce moment là .Il nous rejoindra au restaurant ce midi. Comme presque à chaque arrêt, Fabienne nous rejoint à la terrasse du restaurant une dizaine de minutes après notre arrêt. Je tiens encore une fois à souligner sa débrouillardise et son autonomie qui ont certainement permis que ce voyage se passe bien pour tout le monde.
C’est de nouveau la montagne et nous roulons au milieu de paysages de train électrique. Indiscutablement l’Autriche est le paradis du motard et c’est toujours avec plaisir que nous y voyageons.
Nous arrivons à Altenmarkt à un hôtel situé en plein « Marklin » . Il y atout, le pont, la route et le chemin de fer.
Nous rencontrons là un couple de motards finlandais qui visite l’Europe en FJR1300. La femme, assez exubérante et communicative, se retrouve assez vite à notre table, son conjoint ne la rejoindra que plus tard ….Ils reviennent d’Italie et remontent vers leur pays. Il y a aussi trois motards polonais en GS1200 mais ils ne parlent ni anglais ni allemand, la communication est difficile.
2ème jour de repos :Altenmarkt
En fait, nous avons les fesses tellement tannées qu’il n’aurait pas été nécessaire de s’arrêter. Après 12 jours de moto, le mal aux fesses a tout à fait disparu. Joan et moi décidons de faire un tour sur place, histoire de garder la forme. Il nous emmènera visiter la plus grande mine de fer en plein air d’Europe. On la reconnait de loin grâce à la couleur rouge de la montagne. Chaque année s’y déroule un enduro de l’extrême qui dure une semaine. Seuls des pilotes aguerris arrivent à faire toute les épreuves, nous ne nous y risquerons pas !
Peu après, radar, un grand coup de frein s’impose…. En fait, il s’agit d’un amateur de nains de jardin qui a décidé que les voitures passaient trop vite devant chez lui. Il est sur que là, il a trouvé la parade….
De retour à l’hôtel, nous restons admiratifs devant la technique de l’horloger qui répare la montre de l’église.
13ème étape :Kochel
S’il y a bien une route qu’il ne faut pas manquer en Allemagne, c’est la n° 307, également dénommée la « Deutche Alpenstrasse ». Cette route longe la frontière nord de l’Autriche et passe par tous les sommets de Bavière. Cette journée s’annonce magnifique, le beau temps est de retour et l’étape s’annonce belle.Nous passons par Berchtesgaden, là ou Hitler venait se reposer dans son nid d’aigle en compagnie de sa maitresse Eva Braun. Il disait que la vue des Alpes bavaroises l’apaisait. Peut-être aurait-il mieux fait de les regarder un peu plus, qu’à cela ne tienne, nous le ferons à sa place…
Cette région compte aussi de nombreux lacs de barrage dont les berges sont en général accessibles et exploitées touristiquement. Nous retrouvons avec plaisir la qualité des routes germaniques et c’est avec surprise que nous arrivons sur notre première route à péage. Il s’agit, en fait, de grands propriétaires terriens qui ont construit des routes privées qui constituent de vrais raccourcis.
Ces routes pas très larges serpentent souvent à travers de grandes zones inhabitées où la nature a pu rester très sauvage. En arrivant près de Kochel, nous voyons nos premières maisons peintes. Il y en a beaucoup et je les trouve plus belles les unes que les autres. Evidement, il ne faut pas être allergique aux géraniums ! Ici chaque village a aussi son arbre de fête. Il faut y grimper pour mériter ses cadeaux. Je pense que celui qui a le plus de mérite est celui qui monte pour les accrocher.
C’est ici que Fabienne, qui reste un peu tête en l’air comme toute les femmes (pourtant elle n’est pas blonde) va oublier son tout nouveau téléphone très cher….Ils finiront par le lui renvoyer deux semaines après de nombreux palabres téléphoniques. Il faut dire qu’entre une française de Rouen et des bavarois de Kochel il y a peu de points communs et certainement pas la langue !
14ème étape : retour en France à Barr
Comme à l’aller, nous traversons la Bavière et la Forêt noire, mais cette fois plus au sud de celle-ci. Comme il pleut encore, je n’ai pas pris beaucoup de photo de cette étape. Il est dommage que la pluie nous ait accompagnés tout au long du voyage mais je crois que, cette année, il n’y avait pas beaucoup d’endroits où aller en restant au sec ! Au moins cela ne manqueras pas de vert sur les photos.
Nous passons au nord du lac de Constance qui sépare l’Allemagne de la Suisse. C’est une région très vinicole mais il y a beaucoup de monde sur les routes. Cela n’avance pas ! Vivement la Forêt Noire, qu’on avance un peu ! Nous passerons le Rhin sur un bac près de Marckolsheim et voici la vue à partir de la chambre de notre hôtel près de Barr
Je veux bien être damné si ici il n’y a pas du bon vin ! En plus j’apprécie beaucoup le vin d’ Alsace et, comme c’est notre dernier soir, je ne compte pas m’en priver……
15ème étape : à la maison
Nous entamons la journée par une traversée des Vosges. C’est le fantasme de beaucoup de motards belges mais ça me paraît un peu fade après ce que nous venons de traverser. On a senti l’écurie et on est pressé de rentrer, il n’y aura donc de nouveau pas beaucoup de photos. Fabienne nous accompagne jusque Verdun où nous prenons un dernier repas tous ensembles. Finalement le voyage s’est bien passé, tout le monde est entier et l’ambiance est restée rigolarde tout le temps. On a bien sur perdu Laurent à peu près tout les jours, mais, que voulez-vous, dès qu’il voit une ligne droite.
J’ai utilisé à peu près toutes mes photos pour illustrer ce compte rendu, Laurent, lui, en a fait plus de mille ! C’est sans doute pour cela qu’il n’a pas eu le temps de rédiger ce compte rendu, trop occupé qu’il est encore à les trier. Je pensais pourtant naïvement que c’était ce qu’il faisait en tapotant toutes les nuits sur son ordinateur…..
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